Ce n'est plus un secret pour personne, notre flore intestinale est aux commandes de notre organisme. La médecine ne cesse de faire de découvertes sur l'influence qu’elle joues un grand nombre de maladies et sur la manière dont elle participe activement à l'immunité. La prise de poids pourrait être elle-aussi en partie déterminée par ces bactéries qui -colonisent notre intestin. Les chercheurs ont en effet dé-couvert que les personnes en fort surpoids avaient un microbiote pauvre, c'est-à-dire moins riche en bactéries et moins diversifié. La peau se porte, elle aussi, bien mieux avec une flore variée et équilibrée. «L'acné est influencée par cette flore, de même que les poussées d'eczéma», souligne la nutrithérapeute Katherine Bouttier*. Notre ventre a également tout à y gagner. Une flore qui va bien, ça veut dire une digestion optimale, des toxines bien gérées. Donc moins de ballonnements, de constipation, de ventre qui gonfle et de stockage. La bonne nouvelle, c'est que si la flore influence l'organisme, il est également possible d'agir dessus.
«Ce sont des fibres qui constituent la nourriture des probiotiques (les bactéries de notre intestin). Ce sont les prébiotiques qui, en amont, assurent la bonne santé de la flore. Faire une cure de probiotiques sur une flore complètement déséquilibrée ne sert pas à grand-chose», détaille Katherine Bouttier. Pour faire le plein de prébiotiques, on se rue sur certains légumes, comme les betteraves, asperges, artichauts, brocolis, poireaux, mais aussi les bananes, l'ail ou les oignons. Adopter une alimentation flore friendly avec une escorte… À consommer sans modération, crus ou al dente pour conserver un maximum de leurs propriétés. « Il est possible ainsi de modifier son microbiote en deux semaines», constate la sophrologue et hypnothérapeute Veronica Nabilla.
Pas besoin de se lancer dans une supplémentation. Une fois qu'on a rééquilibré son assiette en prébiotiques, on y ajoute des aliments fermentés, riches en probiotiques naturels. Cela peut être de la chou-croute, des cornichons, du miso japonais, du kiinchi coréen, des jus de légumes lacto fermentés, du kéfir de lait ou de fruit, du kombucha, du tamari (la vraie sauce soja). «Ces aliments ont le don de rééquilibrer le pH intestinal, indispensable à l'équilibre de la flore», précise Katherine Bouttier, qui ajoute qu'un pH équilibré agit positivement sur les fringales sucrées.
S'il ne fallait éliminer qu'une seule chose de l'alimentation, ça serait avant tout le sucre raffiné. Il est le pire ennemi du microbiote, nourrissant (pour faire simple) les mauvaises bactéries au détriment des bonnes. Pour celles qui déploreraient avoir un petit bidon, supprimer les mets sucrés réduit en prime le stockage de gras au niveau du ventre. À limiter également l'alcool, les plats préparés, bourrés d'additifs, les viandes grasses, mais aussi la prise de certains médicaments comme les anti-biotiques. À savoir : le stress est aussi un terrible détraqueur de flore. «On peut manger super équilibré, si on est hyper stressé, la flore trinque», assure Katherine Bouttier. Pour le gérer, si la respiration et les massages ne suffisent pas, on pratique un sport comme le yoga ou la course qui, dans des styles très différents, aident au re-tour au calme. Lorsque ce stress prend trop de place, on peut s'aider avec des séances de sophrologie ou d'hypnose, cette dernière a fait l'objet d'études cli-niques qui ont montré son efficacité dans les liens stress-système digestif.
«Il est intéressant, ponctuellement, de mettre son système digestif au repos. Et ces jus sont une bonne façon de consommer des légumes quand on a peu de temps », estime Katherine Bouttier. À condition de ne pas tomber dans l'extrême. L'idée faire une journée de « juice cleanse » une fois par mois et ajouter un jus quotidien à une alimentation équilibrée. A condition de manger tous les jours des fruits et légumes entiers (crus ET cuits) pour les fibres. Et les boissons trendy au charbon, on dit oui ? «Là encore, tout est une question de me-sure mais le charbon est un bon «nettoyeur» interne », souligne la nutrithérapeute